Morus sp. - Iborore, Mûrier, Mulberry

Mûrier blanc photographié par Frank Gyssling à Grenzallee, Potsdam

Le genre Morus comprend un grand nombre d’espèces et de variétés d’arbres. Le mûrier noir (Morus nigra L.) est une espèce d’arbres fruitiers originaire d’Asie occidentale (Sud du Caucase, Arménie, Iran) et naturalisée en en Europe depuis l’antiquité. Le mûrier blanc ou mûrier commun (Morus Alba) est lui originaire d’Asie du Sud-Est., ce mûrier a été introduit dans de nombreux pays pour la sériciculture. Les plantations de mûriers sont appelées mûraies ou mûreraies. On le rencontre par exemple également à l’état subspontané dans le sud de l’Europe depuis son introduction en Italie au alentours du XVe. Au Rwanda, on rencontre l’espèce Morus alba var. indica

Noms vernaculaires de Morus alba var. indica  :

- Kinyarwanda : Iboberi, Ibobere ;
- Français : Mûrier, Mûrier commun, Mûrier blanc, Myrte (Créole rodriguais) ;
- Anglais : Mulberry, White Mulberry ;
- Espagnol : Mora

Noms vernaculaires de Morus nigra  :

- Kinyarwanda : Iboberi, Ibobere ;
- Swahili : Mforsadi
- Français : Mûrier noir
- Anglais : Mulberry, Black Mulberry, Small fruited mulberry, Black Persian ;
- Espagnol : Mora negra
- Hindi : Tut, Shah-tut

Morus nigra et Morus alba

Description :

Ibobere, le mûrier blanc, est un arbuste ou arbre à feuilles caduques de taille moyenne mesurant généralement de 3 à 10 m de hauteur mais pouvant atteindre 30 m.

La surface de l’écorce fissurée, exsude un latex blanc ou blanc jaunâtre.

Les feuilles sont alternes, simples ou trilobées, dentées, palmées à 3-5 nervures

L’espèce est soit monoïque avec les inflorescences mâles et femelles distinctes sur la même plante, soit dioïque fleurs mâles et femelles étant aussi sur des arbres séparés.

Les fleurs sont réunies en inflorescence axillaire : fleurs mâles en longues inflorescences en chatons, cylindriques ; fleurs femelles en inflorescences plus courtes en chatons subsphériques ; une fois fécondés, ces derniers se transforment en groupe de fruits blancs, roses ou violets, appelés mûres.

Le fruit est porté par un pédoncule long, parfois de la longueur du fruit. Le fruit est un syncarpe, ou une poly-drupe c’est à dire un ensemble de petites drupes développées sur le réceptacle de la fleur. Chaque drupe contient un minuscule noyau.
Une drupe est un fruit charnu à noyau, comme la prune. Certains fruits, formés de multiples petites drupes agglomérées, sont des polydrupes. C’est le cas pour les framboises et les mûres. Dans les fruits du genre Rubus (framboises, mûres du roncier), le fruit est issu d’une fleur unique dont le pistil est formé de multiples carpelles libres. Les mûres de mûrier, très ressemblantes aux mûres de ronces sont, au contraire, issues d’inflorescences compactes en chatons, chaque drupéole étant issue d’une fleur différente.

Mûrier blanc Mûrier noir
Selon les variétés, le mûrier blanc porte des fruits blancs, rosés, violets ou noirs. Le mûrier noir porte toujours des fruits violet foncé ou noirs.
Les feuilles du Mûrier blanc mesurent de 5 à 12 cm, sont frêles et souvent lobées Les feuilles du mûrier noir sont plus grandes (jusqu’à 18 cm), épaisses, rugueuses et rarement lobées.
Le fruit du mûrier blanc présente un pédoncule long (parfois de la longueur du fruit) Le fruit du mûrier noir n’a pour ainsi dire pas de pédoncule, ou un pédoncule très court
Dans les régions tempérées, le fruit du Mûrier blanc est mûr à la fin du printemps Dans les régions tempérées, le fruit du Mûrier noir n’est mûr qu’au début de l’été.
Le fruit du Mûrier blanc est douceâtre avant maturité. À complète maturité, il est assez fade et très sucré. Les cultivars sélectionnés pour leurs fruits ont une valeur gustative élevée. Ils sont très appréciés dans les pays qui les cultivent, au Moyen-Orient (Iran, Syrie, Liban, Israël) notamment Le fruit du mûrier noir est est très acide avant maturité. À complète maturité, il est sucré et légèrement acidulé. Sa saveur plaît à la quasi-totalité du grand public
Dans les régions tempérées, le mûrier blanc est le Morus le plus résistant au gel, bien que certains cultivars soient endommagés à 6°C alors que d’autres peuvent supporter des températures de -40°C. En Inde, le mûrier blanc a envahi très rapidement les plaines irriguées Le mûrier noir semble être beaucoup moins tolérant au froid, que le mûrier blanc mais cette résistance peut varier selon les cultivars, avec des températures minimales absolues comprises entre -18°C et -12°C.
Feuilles de Morus alba
Feuilles de Morus nigra

Distribution

La plupart des espèces de mûriers se trouvent dans les régions tempérées chaudes et subtropicales, ainsi que dans les régions tropicales de montagne.

En général, les Morus préfèrent les sols bien drainés et limoneux, mais le mûrier blanc, par exemple, est assez tolérant à la sécheresse et aux sols pauvres.

Morus alba est originaire d’Asie. Il est endémique dans les pays suivant : Bangladesh, Chine, Himalaya oriental, Hainan, Inde, Japon, Corée, Îles Kouriles, Laos, Myanmar, Népal, Taïwan, Thaïlande, Tibet, Vietnam...

Il a été introduit en Europe (Espagne, France…) et en Afrique (Érythrée, Ethiopie, RDC, Rwanda, Réunion, Soudan…)

Utilisations

Élevage des vers à soie

Dans la plupart des régions de l’Asie du Sud-Est, le mûrier (le plus souvent M. alba) semble en premier lieu cultivé pour ses feuilles, qui sont utilisées pour la sériciculture autrement dit l’élevage des vers à soie ou (Bombyx mori).

Ver à soie sur feuilles de mûrier et matière première récoltée de la soie

Note sur la sériciculture

À l’origine la soie a été connue et découverte par l’Empire chinois qui en garda le secret pendant des siècles. Il y a plus des 26 siècles, la princesse chinoise Si-Ling-Chi aurait fait tomber un cocon de papillon dans sa tasse de thé et découvrit donc le principe de dévidage de la soie. La chine conserva pendant plus de 2 millénaires le secret du vers à soie et conserva longtemps ce monopole en développant la « route de la soie » afin de commercialiser ce tissu exceptionnel. La légende dit que c’est une princesse chinoise qui dévoila le secret longtemps gardé et l’on vit apparaître de la soie dans d’autres civilisations. En Europe, la soie arriva à la fin du moyen Âge, alors qu’elles étaient déjà présentes depuis longtemps dans l’Empire romain d’orient. La production de la soie parvient au stade de l’industrialisation à partir du 19e siècle.
Les vers à soie demandent des conditions d’élevage très particulières pour pouvoir évoluer, il faut une température douce, un air pur et une légère humidité. Le vers à soie tisse son cocon après sa cinquième mue. A l’intérieur, la chenille se fabrique une chrysalide où elle se métamorphose en papillon. Quelques jours plus tard, le papillon perce le cocon et apparaît : c’est un bombyx du mûrier.

Lors de la sériciculture on empêche les chrysalides de se transformer en papillon, car en sortant du cocon, le papillon le perce et brise le fil. Alors, les chrysalides sont étouffées en passant les cocons dans un bain de vapeur,ce qui permet de garder ces cocons longtemps en attendant de les dévider

Une fois tissés, les cocons sont enlevés de leur support et plongés dans de l’eau chaude de 70 à 80 degrés, ce qui permet à la colle naturelle protégeant les brins de se ramollir. La chrysalide doit être tuée sans abîmer le cocon. Le « dévidage » consiste à réunir les premiers fils puis de dérouler le cocon sur des » dévidoirs ».
On prend plusieurs fils de plusieurs cocons à la fois pour faire un fil plus solide. La soie grège sera lavée pour être belle. Il faut faire attention à ne pas abîmer le cocon lors de cette étape où l’on récolte la soie qui sera ensuite déroulée et travaillée pour être ensuite tissée.

Alimentation

Les mûrier produisent des fruits – les mûres – plus ou moins sucrés selon les arbres. Les fruits du mûrier noir, mûrier blanc et hybrides (mûrier blanc × mûrier rouge sont des fruits de bouche, consommés frais et séchés notamment les mûres blanches qu’on sèche en Iran, au Pakistan et en Asie Centrale et qui sont alors sucrées et aromatiques. Leurs fruits, mangés crus en dessert, sont considérés comme une friandise, au même titre que les framboises, mais ils sont rarement commercialisés du fait de leur fragilité. Le goût varie selon les espèces et les cultivars, ils sont plus ou moins acidulé, sucrés et savoureux ; et les fruits ne contiennent pas de pépins, contrairement à ceux de la mûre sauvage qui ne provient pas de mûriers mais de ronce de la familles de rosaceae. Si le fruit est séché, il peut alors être utilisé comme substitut de raisin sec.

Fruits de Morus alba et Morus nigra séchés

On fabrique une sorte de vin avec les fruits du mûrier noir en Cornouailles. On en fait aussi de la liqueur, comme pour le cassis et un alcool dans l’enclave du Haut Karabagh.

La poudre de fruit séchés est également préparé sous forme d’infusion.

Fruits de Morus alba et Morus nigra séchés

Ses jeunes feuilles sont signalées comme hautement nutritive. Elles constitueraient un bon légume, riche en carotène et en calcium et vitamines C et B.
Les préparations protéinées à partir de jeunes feuilles de mûrier constitueraient un excellent complément aux régimes carencés en protéines.
Les feuilles sèches contiennent 18 - 28,8% de protéines, 0,2 - 0,7% de magnésium, 0,8 - 13,6% de sucres solubles, 0,6 - 1,4% de phosphore, 2 - 3,9% de potassium, 1,4 - 2,4% de calcium, 0,8 - 1,8% d’aluminium, 0,05 - 0,26% de fer, 1,8 - 2,6% de silice et 0,3 - 0,56% de soufre. La feuille contient également 10% de tanin.
Écorce interne est parfois grillée et moulue en une farine utilisée ensuite comme épaississant dans les soupes, etc. ou mélangée à des céréales pour faire du pain. Cette utilisation est plus importante en période de disette

Les jeunes feuilles et pousses peuvent être utilisées comme substitut de thé aux vertus hypoglycémiantes, antioxydantes et cardioprotectrices.

Fourrage

Le feuillage est localement utilisé comme fourrage

Agroforesterie

L’arbre peut être cultivé comme brise-vent. Il est également utilisé pour contrôler l’érosion et dans des projets de reboisement.

Fibres

Une fibre est obtenue à partir de l’écorce des tiges d’un an, elle est utilisée pour le tissage des vêtements.

L’écorce de la tige est fibreuse et est utilisée en Chine et en Europe pour la fabrication du papier . Les rameaux sont utilisés comme matériau de reliure et pour la fabrication de paniers.

Teinture

Une teinture brune est obtenue à partir du tronc.

En Inde, les fruits sont également utilisés comme teinture.

Huile essentielle

Une huile essentielle est obtenue à partir du fruit.

Bois d’œuvre

Le bois de cœur varie du jaune ou brun jaunâtre, devenant doré ou brun rougeâtre à l’exposition ; il est nettement délimité par une bande d’aubier blanc ou jaune pâle d’une largeur pouvant atteindre 4 cm. La texture est modérément grossière ; le grain est droit ; le bois est d’abord lustré, puis devient terne avec l’âge, avec un grain argenté attrayant. Le bois est léger à modérément lourd, dur, durable. Il a tendance à se déformer en vieillissant. Il est facile à scier, à travailler, à tourner, à plier et à finir. En raison de son élasticité et de sa flexibilité à la vapeur, il est très apprécié pour la fabrication d’équipements sportifs tels que les raquettes de tennis et les battes de cricket, étant considéré comme aussi bon que le frêne.

Bois de feu

L’arbre fournit un bois de chauffage de qualité moyenne.

Éthanol

Le bois du mûrier est une source potentiellement excellente d’éthanol, avec des rendements allant jusqu’à 6 % à partir de sciure traitée à l’acide puis soumise à une incubation de quatre jours.

Usages médicinaux

Propriétés générales : fébrifuge, antibactérienne, fongicide, cathartiques, analgésiques, diurétiques, antitussives, antioedémiques, sédatives, antioxydantes, antispasmodiques, hypotensives, hypoglycémiantes, stimulante utérine et œstrogénique hépatoprotectrices, cardioprotectrice, antiplaquettaires, anxiolytiques, antiasthmatiques, anthelmintiques, antidépressives, cardioprotectrices et immunomodulatrices

Propriétés des différentes parties de la plante

Les feuilles dont les principaux constituants sont des flavonoïdes, possèdent diverses activités biologiques, notamment des activités antioxydantes, antimicrobiennes, cytotoxiques, antidiabétiques, d’inhibition de la glucosidase, antihyperlipidémiques, anti-athérosclérotiques, anti-obésité, cardioprotectrices, astringentes, dépuratives, diaphorétiques, odontalgiques, hépatoprotectrices, ophtalmiques, rafraîchissantes et résolutives, anxiolytiques et antidépressive.

Les tiges ont des propriétés analgésiques, antirhumatismales, antispasmodiques, diurétiques, hypotensives et pectorales.

L’écorce a des propriétés anthelminthiques et purgatives.

Les fruits, riches en anthocyanines et en alcaloïdes, ont des propriétés antioxydantes, antidiabétiques, anti-athérosclérotiques, anti-obésité et hépatoprotectrices. Les extraits aqueux des fruits ont montré des activités laxatives, dépressives du système nerveux central et de liaison aux récepteurs de la cholécystokinine. Le fruit est également un tonique rénal. La poudre lyophilisée des fruits a montré des effets neuroprotecteurs in vitro et in vivo.

L’écorce de la racine, qui contient des flavonoïdes, des alcaloïdes et des stilbénoïdes, possède des propriétés antimicrobiennes, antiasthmatique, antitussive, diurétique, expectorante, hypotensive, sédative, cytotoxiques, anti-inflammatoires antihyperlipidémiques et de blanchiment de la peau.

Usage médicinaux en Afrique

Récemment introduit en Afrique, l’usage médicinal des diverses parties des Mûrier est peu développé en Afrique :

A Madagascar les feuilles de Morus alba sont indiquées en cas d’anorexie et de carence en calcium.

Les feuilles de Morus alba en Algérie, et les feuilles, fruit, écorce au Nigeria, en infusion, décoction, macération, sont utilisés en cas de diabète
Au Mozambique, le macérat de racine de Morus alba est indiqué en cas de diarrhée, de bilharziose, de maladies vénériennes, de maux d’estomac et d’hernie.
Dans les îles Rodrigue, l’infusion de feuille de Morus alba est utilisée pour réduire l’hypertension.

A Maurice, les fruits crus de Morus alba sont indiquée en cas de toux
Sur l’île de La Réunion, l’infusion de feuilles de Morus alba var. indica est indiquée en bain oculaire en cas d’affection infections oculaire, et en gargarisme en cas d’Angine et de maux de gorge.

L’usage de Morus nigra n’est signalé qu’en Angola pour l’usage alimentaire de ses fruits et feuilles

Indications médicinales en Asie

En général, l’écorce de la racine, les rameaux et les fruits sont utilisés comme reconstituant, tonique, pectoral, diurétique, et sont prescrits pour traiter la toux, l’asthme, la phtisie, et d’autres plaintes de la poitrine, l’hydropisie et le rhumatisme. L’écorce de la racine, les feuilles et les fruits de diverses espèces de Morus sont considérés comme un remède contre le diabète.

Fruits

Le sirop fait à partir de fruits frais de Morus alba est utilisé comme réfrigérant dans les fièvres et comme expectorant dans la toux et les maux de gorge. La boisson qui en est faite a des applications similaires.

Le fruit a un effet tonique sur l’énergie rénale.

Avant leur maturité, les fruits sont astringents et très acidulés, leur jus est parfois employé contre la diarrhée, la dysenterie, les crachements de sang, les règles trop abondantes. On prépare avec les fruits récoltés avant complète maturité, un sirop utilisée en gargarismes contre les maux de gorge ou comme boisson rafraîchissante.
Les fruit mature a un effet laxatif

En Chine, les mûres sont préparées sous forme de poudre ou de pâte, appelée « Sang Shen Zi » réputée tonique, dépurative et tranquillisante. Cette préparation médicinale traditionnelle chinoise est réputée augmenter la production de salive, renforcer la rate, tonifier le foie, nourrir le yin et le sang. Sang Shen Zi favoriserait une digestion saine, serait bénéfique pour la santé du foie et soutiendrait la santé cardiovasculaire.

Poudre de fruits San shen

Feuilles

En Asie, les feuilles sont récoltées après les premières gelées d’automne. Elles peuvent être utilisées fraîches mais sont généralement séchées.

La décoction de feuilles de Morus est utilisée pour ses propriétés purificatrices du sang, sudorifiques comme fébrifuge, diurétique et galactagogue.
Les feuilles de mûrier indica sont recommandés dans l’Ayurveda pour abaisser le niveau de glycémie. Cet usage est étayé par des études expérimentales montrent que l’apport quotidien de feuilles Morus indica pendant au moins quinze jours entraîne une réduction d’environ 38% dans le taux de sucre dans le sang. Les feuilles de mûrier pourraient donc corriger les anomalies lipidiques chez les diabétiques. En améliorant le système de défense antioxydant du corps, leur usage régulier pourrait également retarder l’apparition de la cataracte chez les diabétiques.
Les feuilles contiennent 10% de tanin. Les feuilles du mûrier son employée préconisée pour ces propriétés thérapeutique astringentes dans les cas de diarrhée.
Les praticiens traditionnels thaïlandais utilisent les feuilles pour apaiser les piqûres d’insectes

Les feuilles, meurtries ou flétries sur un feu et recouvertes d’huile de noix de coco, sont utilisées pour couvrir les blessures et contre les piqûres d’insectes, apparemment pour leurs propriétés anti-inflammatoires.

Des préparations à base de feuilles sont prises par voie interne dans le traitement des rhumes, de la grippe, des infections oculaires et des saignements de nez, et pour calmer les rages de dents.

Des recherche ont montré que les feuilles peuvent être utilisées pour stopper l’athérosclérose, et que l’extrait de feuilles peut être utilisé dans le traitement de l’éléphantiasis et des fistules purulentes.

En Chine on prépare un thé avec les feuilles séchées appelé « Sang ye cha » : « thé des divins ermites », ou encore « Qian cheng de yin shi cha » : « remède miracle ». Le thé de feuilles de mûrier est commercialisé dans différents pays.

Sang ye cha

Le thé vert des feuilles est utilisé comme antidépresseur et, à haute dose, pour son effet sédatif ; il provoque alors l’altération de certaines fonctions mentales.

Racines

L’écorce de la racine est utilisée dans diverses applications pour ses propriétés réparatrices générales, comme remède contre les maux de dents et comme emménagogue, et en outre au Vietnam pour des applications similaires à celles des feuilles, comme diurétique, antitussif et expectorant et prescrit dans l’œdème, l’hypertension artérielle, la toux, la bronchite et l’asthme.

Les propriétés antitussives et analgésiques de l’écorce de racine de mûrier blanc, sont utilisées en Chine contre la toux et les refroidissements.
Des recherches ont mis en évidence d’intéressantes propriétés cytotoxiques et anticancéreuses des racines.

Ecorce

L’écorce amère du Morus est utilisée comme purgatif et vermifuge. Une teinture de l’écorce est utilisée pour soulager les maux de dents.
Des tradipraticiens traditionnels thaïlandais utilisent l’écorce pour apaiser les maux d’estomac, les douleurs névralgiques et les œdèmes.

Propriété et usage des mûres en Médecine traditionnelle chinoise

Le mûrier blanc a une longue histoire d’utilisation médicinale dans la médecine chinoise, presque toutes les parties de la plante sont utilisées d’une manière ou d’une autre.

Dans la médecine traditionnelle chinoise, les fruits du mûrier appartiennent à la catégorie des « herbes toniques pour la déficience en Yin ». Les herbes toniques sont utilisées dans les cas de déficience, lorsque l’une des quatre énergies (Qi, sang, Yin et Yang) fait défaut.

Pour la médecine traditionnelle chinoise les fruits de mûrier sont en outre des plantes de nature « froides » qui aident généralement les personnes qui ont trop de « chaleur » dans leur corps. On dit que les personnes qui ont trop de chaleur dans leur corps ont soit un excès de Yang (parce que le Yang est chaud par nature), soit une déficience de Yin (le Yin est froid par nature). Les fruits de mûrier peuvent aider à rétablir un équilibre harmonieux entre le Yin et le Yang.

Les fruits de mûrier ont également un goût amer et acide. Selon la théorie dite des "cinq phases" de la médecine chinoise, le goût des ingrédients est un facteur déterminant de leur action sur l’organisme. Les ingrédients amers comme les fruits de mûrier ont tendance à avoir une action purificatrice sur le corps en éliminant la chaleur, en asséchant l’humidité et en favorisant l’élimination par la miction ou les selles. D’autre part, les ingrédients acides facilitent la digestion et limitent les décharges anormales de liquides dans l’organisme, comme la diarrhée ou la transpiration abondante.

Pour la médecine chinoise, le goût des ingrédients détermine également quels organes et méridiens ils ciblent. Ainsi, on pense que les fruits de mûrier ciblent le cœur, les reins et le foie. En plus de réguler le flux sanguin, le cœur est considéré par la MTC comme le réservoir de l’"esprit", ce qui fait référence à la vitalité d’une personne. Les reins ne régulent pas seulement le système urinaire, mais jouent également un rôle clé dans le système reproductif et le processus de croissance et de vieillissement du corps. Le Foie est souvent appelé le "général" du corps car il est chargé de réguler les mouvements du Qi et des fluides corporels. Il joue également un rôle de premier plan dans l’équilibre de nos émotions.
En tant qu’ingrédient de la Médecine Traditionnelle Chinoise, les extraits de mûre ne sont presque jamais consommés seuls, mais dans le cadre d’une formule contenant plusieurs ingrédients qui agissent ensemble.

Pour la constipation causée par la sécheresse des intestins par exemple, les extraits de mûre sont combinés avec des graines de sésame noir (Hei Zhi Ma - Sesamum indicum), des graines de chanvre (Huo Ma Ren - Cannabis sativa) et des racines de renouée (He Shou Wu - Persicaria polymorpha).

Pour la soif et la bouche sèche causées par une carence en liquides corporels ou le diabète, les fruits de mûrier sont combinés avec les racines de lys nain (Mai Dong) et les fruits de troène luisant (Nu Zhen Zi - Ligustrum Lucidum).
Source : https://www.meandqi.com/herb-database/mulberry-fruits

Culture

Les Morus peuvent être multipliés par graines, par boutures, par greffage et par marcottage.

Les boutures de bois dur, de bois tendre et de racines peuvent toutes être utilisées pour la propagation végétative.

En Inde, M. alba est cultivé à partir de graines qui germent en 9-14 jours. Les graines sont extrêmement petites et le poids de 1000 graines est de 2,2-2,3 g. Les plantules sont repiquées lorsqu’elles atteignent 10-15 cm de haut. Toutes les feuilles terminales, sauf quelques unes, sont effeuillées avant de planter les semis pendant la saison froide ou au début des pluies.

Les boutures avec 3-4 bourgeons sont utilisées pour la production de feuilles pour nourrir les vers à soie. Elles sont enterrées sur 15-20 cm de leur longueur, y compris les 2 bourgeons. Les boutures enracinées sont plantées en plein champ après deux mois.

L’espacement dépend de la méthode de récolte des feuilles et est variable, étant de (0,5-) 0,8 (-1,2) m × (1,5-) 1,8-2,0 (-2,5) m. Lorsqu’elles sont plantées en rangées jumelées, la distance entre les paires est d’environ 1,8 m, d’environ 0,6 m au sein d’une paire, avec 0,5 m dans la rangée.

Morus alba greffé donne des rendements foliaires plus élevés que les plantes élevées à partir de semis ou de boutures, ce qui permet d’obtenir des cocons de vers à soie de qualité supérieure.

La micropropagation expérimentale a été un succès en Inde où des explants de bouts de pousses et de nœuds d’un mûrier noir de 12 ans ont été multipliés. Les explants nodaux de plants de mûrier blanc élevés in vitro ont tous pris racine et ont été transférés avec succès dans un mélange sable-vermiculite

Duhamel du Monceau, H.L., Pierre Joseph Redouté, Traité des arbres et arbustes, Nouvelle édition vol. 4, 1809

Pour aller plus loin

- « Phytochemistry, pharmacology, and clinical trials of Morus alba »

- « Morus alba Linn : A phytopharmacological review »

- « Mulberry (桑葚子 Sang Shèn Zǐ) and its Bioactive Compounds, the Chemoprevention Effects and Molecular Mechanisms In Vitro and In Vivo »

- « Hypolipidemic and antioxidant effects of mulberry (Morus alba L.) fruit in hyperlipidaemia rats »

- « Mulberry fruit protects dopaminergic neurons in toxin-induced Parkinson’s disease models »

- « Morus alba L. nature’s functional tonic »

Mis en ligne par La vie re-belle
 25/06/2021
 https://www.lavierebelle.org/morus-sp-iborore-murier-mulberry

Plantes de l’Afrique des Grands Lacs

Description des plantes adventices et cultivées en Afrique de l’Est et présentation de leurs propriétés et de leurs usages traditionnels et potentiels

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