Cajanus cajan (Umukunde - Pois cajan, Pigeon pea)

Vertus d’un arbuste légumineux résistant à la sécheresse

Un trésor végétal insoupçonné ?

Cajanus cajan et appelé Umukunde au Rwanda ; Urucaruzo, Inkunde Intengwa au Burundi ; Pois (de) cajan ou pois d’Angole en Français, Pigeon pea, Congo pea, Red gram en Anglais. En Inde on trouve les noms Arhar (hindi/bengali), toovar ou toor (gujarati/marathi/panjabi)...

Le nom « Cajan » vient du malais « kacang » qui désigne le pois ou le haricot.

La culture du pois de Cajan d’Angole est très ancienne, remontant au moins à 3 400 ans, avec pour origine probable l’Inde, où des graines ont été trouvées dans plusieurs sites archéologiques (Sanganakullu, Gopalpur…). Une espèce sauvage proche, Cajanus cajanifolia y pousse en forêt tropicale caduque. Il était également connu dans l’ancienne Égypte.

Sa diffusion s’est d’abord faîte en Afrique de l’Est avant de gagner l’Ouest, d’où son nom de pois d’Angole, puis l’Amérique au XVIIe siècle, par le biais de la traite des esclaves.

Le pois Cajan d’Angole est une légumineuse cultivée principalement dans les régions tropicales et subtropicales semi-arides comme en Inde (77 % de la production mondiale), en Afrique orientale (21 %, principalement au Malawi, en Tanzanie, au Kenya, au Mozambique et en Ouganda) et en Amérique centrale et du Sud. Le pois de de Cajan constituant la principale source de protéines pour plus d’un milliard de personnes. Il constitue la principale espèce fourragère en Afrique de l’Ouest comme au Nigeria où il nourrit le bétail et la volaille. La production mondiale est estimée à 5 millions de tonnes.

Description

Umukunde est petit arbuste, pouvant atteindre trois mètres de hauteur.

C’est un arbuste légumineux

Son tronc dépasse rarement dix centimètres de diamètre.

Ses racines sont minces, peu nombreuses mais peuvent aller jusqu’à 2 m de profondeur. Comme la plupart des fabacées, Umukunde fixe l’azote du sol, au niveau des nodules de ses racines.

Ses feuilles de couleur sont composées de trois folioles et couvertes de petits poils blanchâtres.

Ses fleurs jaunes donnent une gousse qui peut contenir de trois à huit graines comestibles. La production de grain de cette légumineuse arbustive vivace à grain est bi à tri-annuelle.

Ecologie

Bien qu’elle préfère des conditions humides, cette espèce fait partie des légumineuses qui tolèrent le mieux la sécheresse même si sa productivité pendant cette période est réduite voire parfois interrompue.

Il faut des pluies modérées de l’ordre de 500 à 1000 mm par an pour assurer une bonne production de la plante. L’irrigation peut améliorer sensiblement les rendements, mais la plante n’aime pas des excès d’eau qui peuvent provoquer souvent diverses maladies graves.

En Afrique humide (zones forestière), la réussite de la plante est conditionnée par le choix d’une période qui ne soit pas trop humide.

En Afrique plus sèche (zone soudanno-sahélienne), il faut s’assurer que la culture recevra assez d’eau pour sa maturation.

Umukunde s’adapte à tous les sols tropicaux, mais préfère les sols sablo-argileux à argillo-sableux. Si sa culture est possible sur toutes sortes de sols, l’asphyxie racinaire ne lui convient pas. Des terres drainées à capacité de rétention d’eau intermédiaire et un pH de 5–7 lui sont favorables. Une salinité de 6–12 dS/m est tolérée par de nombreux cultivars.

Importance du pois cajan

Les intérêts de la culture d’Umukunde se situent à plusieurs niveaux : alimentation humaine et animale, agroécologie, apiculture, médecine etc.

Alimentation humaine

Variétés de pois d’Umukunde

Umukunde est une culture vivrière consommée sous forme de légumes verts, de gousses immature (à la manière des haricots vert), de pois frais (comme des petits pois), de pois secs ou concassés (dhal) ou encore de farine.

Valeur nutritionnelle

La valeur nutritionnelle du pois de Cajan comme celle des légumineuses a un intérêt considérable.

Umukunde contient des niveaux élevés de protéines (21 g de protéines pour 100 g) et d’importants acides aminés dont les neuf acides aminés essentiels (méthionine, lysine et tryptophane. Cette teneur élevée en acides aminés essentiels lui vaut l’appellation de « viande du pauvre ».

Associée à une céréale, cette légumineuse constitue une nourriture équilibrée.

Les graines immatures sont un peu moins riches en valeur nutritive, mais les protéines sont de meilleure qualité, elles contiennent une quantité importante de vitamine C (39 mg/100 g) et sont un peu plus riches en lipides.

Les graines sèches sont plus digestes une fois germées. La germination améliore la digestibilité des pois secs via la réduction des sucres digestibles.

Constituants Graines immatures Graines matures Dhal
Protéine (% ) 21.0 18.8 24.6
Digestibilité des protéines (% ) 66.8 58.5 60.5
Trypsin inhibitor (units mg-1) 2.8 9.9 13.5
Amidon (% ) 48.4 53.0 57.6
Digestibilité des amidons (% ) 53.0 36.2 -
Inhibiteur d’amylase (mg-1) 17.3 26.9 -
Sucre soluble (% ) 5.1 3.1 5.2
Facteurs de flatulence
(g 100 g- 1 sucre soluble)
10.3 53.5 -
Fibres alimentaires (%) 8.2 6.6 1.2
Lipide (%) 2.3 1.9 1.6

Minéraux (mg 100-1 g de matière sèche)

Constituants Graines immatures Graines matures Dhal
Calcium 94.6 120.8 16.3
Magnésium 113.7 122.0 78.9
Cuivre 1.4 1.3 1.3
Fer 4.6 3.9 2.9
Zinc 2.5 2.3 3.0

Vitamines :

Carotène vitamine A : 28 UI ; vitamines B : thiamine (B1) 0,64 mg, riboflavine (B2) 0,19 mg, niacine (B3) 3,0 mg, vitamine B6 0,28 mg, folates (B9) 456 μg .

Acides aminés essentiels, par 100 g de partie comestible des graines mûres :

Tryptophane 212 mg, Lysine 1521 mg, Méthionine 243 mg, Phénylalanine 1858 mg, Thréonine 767 mg, Valine 937 mg, Leucine 1549 mg et Isoleucine 785 mg.

Principaux acides gras, par 100 g de partie comestible des graines mûres :

Acide linoléique 778 mg et acide palmitique 307 mg (USDA, 2004). La méthionine est l’acide aminé limitant, suivi par le tryptophane et la thréonine.

Les facteurs antinutritionnels chez le pois cajan nigérian comprennent une activité d’inhibition de la trypsine, des tanins et des phytates.

Composition des feuilles :

Les feuilles contiennent 15–24% de protéines brutes.

Utilisation culinaires

Utilisation comme gousses immatures et pois vert

A l’instar du petit pois qui a une composition chimique très semblable, le pois cajan dont les gousses sont encore vertes mais déjà matures peut être utilisé comme pois vert. Cuit avec des carottes, on obtient un mets délicieux de premier choix.

La consommation des pois et des gousses immatures comme légume, en soupe ou en sauce, est courante dans de nombreux pays africains.

Gousses, jeunes pousses et feuilles sont cuites et consommées en Éthiopie. Les très jeunes gousses sont accommodées à l’instar du haricot vert.

Utilisation comme pois secs

La graine sèche de pois cajan est consommée exactement comme celle du haricot ou du petit pois. Le pois est servi avec des céréales, des tubercules ou du plantain selon les coutumes locales.

Certaines variétés de pois cajan sec présentent une odeur nauséabonde à la cuisson surtout lorsque certaines graines ne sont pas très saines. Dans ce cas, on sera obligé de verser les premières eaux de cuisson avant d’ajouter de l’huile à la préparation.

Des études réalisées au Kenya ont permis de montrer que le trempage des graines sèches pendant 17 heures (une nuit et une demi-journée pour le repas du soir) présentaient de nombreux avantages notamment :

- l’amélioration de la digestibilité

- l’élimination des facteurs anti-nutritifs

- la réduction du temps de préparation de deux heures à 30 minutes

- l’amélioration de la propreté du produit etc.

En Afrique, les graines sèches de pois cajan s’emploient souvent dans des sauces en accompagnement d’aliments de base comme le manioc, l’igname et le riz. Les graines mûres se consomment frites ou cuites à l’eau, souvent après trempage, ou bien on les fait cuire en bouillie.

Utilisation comme farine infantile

Le pois cajan grillé à l’instar du soja peut être incorporé dans les farines infantiles à des taux 1,5 plus élevés que le soja. Cette farine, qui de plus est pauvre en graisses, dégage une odeur agréable appréciée par les bébés.

Le Malawi a développé de nombreuses farines infantiles à base du pois cajan.

Exemple de farine infantile :

pour 1 kg de farine mélanger :

- 450 g d’Umukunde (pois cajan)
- 200 g d’Amasaka (sorgho)
- 250 g d’Ibigori (maïs).

Utilisations et recettes traditionnelles

Le pois cajan peut se consommer sous forme de pois frais ou secs. Les gousses sont également consommées comme légumes vert. Dans ce cas, elles sont récoltées avant le développement des graines. Écosser le pois cajan vert peut être fastidieux dans la mesure où sa gousse colle plus fortement que celle du petit pois. Les Antilles exportent le pois cajan vert en boîtes vers les USA et le Canada.

En Inde, les pois de cajan cassés « toor dal » sont l’un des légumes secs les plus populaires grâce à leur teneur en protéines importante dans un régime principalement végétarien.

Un plat à base de riz et de pois cajan verts (appelé « moro de Guandules » ou « arroz con gandules ») est traditionnel en République Dominicaine, à Porto Rico, Comores, Trinité-et-Tobago et à la Grenade où on trouve une variante appelée Pelau ou le pois est accommodé avec de la viande de bœuf, de volaille, et parfois de la citrouille et des morceaux de queue de cochon.

Moro de Guandules

En Guadeloupe et en Martinique, le pois d’Angole qui est appelé Pwa di bwa (pois de bois) est l’accompagnement classique du plat principal de Noël et se consomme presque exclusivement à cette période. Il accompagne les ignames et le ragoût de cochon. À cette période, l’écossage se fait en famille. Chacun trie avec soin et sépare les pois secs des pois frais. Les pois secs sont conservés dans une dame Jeanne en verre en prévision des mauvais jours.

Sur l’île de la Réunion, le pois cajan appelé « ambrevade » est utilisé pour faire le « zembrocale », un riz safrané cuit avec des graines d’Umukunde.

La conservation des graines vertes, en boîte ou en surgelé, se pratique surtout en Amérique centrale.

En Asie, on peut utiliser le pois cajan à la place du soja pour confectionner le tempeh ou le tofu.

Les graines sont consommées sous forme de gâteau de « Koki » ou d’ingrédient dans les sauces où elles remplacent l’arachide, le soja ou le pistache.

Légume de base des premiers bahaméens, le pois cajan est aujourd’hui un ingrédient incontournable du « Peas’n’rice », où le le pois cajan est préparé avec des oignons, du céleri, des tomates et du riz épicé et assaisonné.

Peas’n’rice

Aux Comores, on cuit les pois dans de l’eau et du lait de coco en parts égale auxquels on incorpore du riz, de la noix de coco et du curcuma.

Recettes traditionnelles

Pwa di bwa (pois de bois) Plat principal de Noël en Guadeloupe

Pwa di bwa

Ingrédients pour 4-5 portion

- 450 g de Pwa di bwa (Umukunde)
- 2 petits oignons (environ 160 g)
- 1 filet d’huile (soit 15 g)
- 4 g de sel
- 1 cuillère à café rase de bouquet garni
- 1 cuillère à café rase de mélange 4 épices
2 cuillère à café rase de sucre de canne roux
- 1,4 litre d’eau
- 2 gousses d’ail (environ 8 g)
- 5 feuilles de persil

Préparation

1. Mettez les pois dans une casserole et couvrez-les d’eau.
2. Faites bouillir les pois 25 minutes après le démarrage de l’ébullition.
3. Au terme de cette première cuisson, arrêtez le feu et égouttez les pois.
4. Hacher finement l’oignon.
5. Dans une casserole, mettez un filet d’huile à chauffer et versez-y l’oignon. Faites revenir sans arriver à coloration.
6. Ajoutez le mélange 4 épices, le sucre et le mélange bouquet garni.
7. Incorporez les pois et faites revenir le tout pendant 5 minutes.
8. Ajoutez le persil haché, l’ail et couvrez d’eau.
9. Recouvrez la casserole et laisser mijoter 1h30, à feu moyen.
10. Au bout d’une heure et demi environ, ajoutez le sel et rectifiez l’assaisonnement à votre goût. Laissez encore cuire 15 minutes.

Umukunde au lait de coco

Ingrédients pour 4 personnes

- 500 gr de pois d’Umukunde
- 500 gr de riz
- 1 noix de coco ou 700ml de lait de coco.
- 1 oignons
- 1/2 c. à café de curcuma
- 1/2 c. à café de poivre
- 1 pincée de sel

Préparation

1. laver les pois d’Umukunde et les faire bouillir pendant 40 minutes
2. égoutter et écraser
3. ajouter le lait de coco, l’oignon finement coupé et le curcuma, le sel et le poivre et l’oignon.
4. laisser mijoter à feux doux et servir ensuite avec du riz.

Alimentation animale

En alimentation animale, le feuillage coupé constitue, frais ou conservé, un bon fourrage servant à nourrir le bétail. En effet, les feuilles sont riches en protéines (21-25%/Matière Sèche (MS)) et en fibres (30-35% de cellulose brute/MS).

Pour les animaux de pâturage, on peut réaliser des coupes tous les deux ou trois mois avec une productivité de 1,5 à 3,5 t de matière sèche par hectare par coupe et une valeur azotée de 100 à 120 g de Matière Azotée Digestible pour 100 kg de matière sèche.

Elle fournit un appoint intéressant pour l’alimentation du bétail en saison sèche, en particulier pour les variétés à fructification tardive (2 t de matière verte par km de cordon

Des essais, conduits en station, ont montré qu’une introduction de graines de pois cajan ayant subi un broyage comme seule transformation dans l’aliment des porcs et des volailles n’entraînait aucun trouble de croissance chez ceux-ci. Les pourcentages d’incorporation pouvant être atteints sont de 15% chez le porc à l’engrais et 25% à 30% chez le poulet de chair (GRIMAUD, 1988).

Les sous-produits du dal (téguments et cotylédons brisés) s’emploient en Inde pour nourrir le bétail et les volailles, mais aussi au Kenya et au Malawi

Importance agronomique du pois cajan

Le pois cajan offre de nombreux avantages aux agriculteurs à faibles ressources à savoir :

- du combustible,
- du matériel de clôture
- des tuteurs
- de la biomasse fertilisante
- du bois raméal fragmenté pour restaurer la fertilité du sol
- des haies contribuant au contrôle de l’érosion des sols pouvant aussi être utilisé comme brise-vent
- ...

Dans un contexte de perte de fertilité des sols, d’imprévisibilité croissante des pluies et d’insécurité alimentaire, Cajanus cajan pourrait constituer une culture de choix, du fait de ses caractéristiques, de la diversité de ses usages et de ses fonctions écologiques : rusticité, tolérance à la sécheresse, faculté à aggrader les sols, adaptabilité à de nombreux types d’environnement et systèmes de culture.

Grâce à son système racinaire étendu, à l’azote atmosphérique qu’il fixe et au mulch que procurent ses feuilles rejetées durant sa culture, le pois cajan améliore significativement la fertilité des sols.

A titre d’exemple, la plante peut fixer jusqu’à 235 kg d’azote par hectare de culture et s’avère de ce fait très intéressante pour une agriculture protectrice de l’environnement.

[Peoples MB, Herridge DF, Ladha JK [1995]. Biological nitrogen fixation : An efficient source of Nitrogen for sustainable agricultural production ?, Plant and Soil 174:3-28]

Document pdf :

Les résidus d’azote laissés par culture, ils avoisinent 40 kg/ha, ce qui renforce la fertilité des sols pour les cultures en rotation.

[D.L.N. Rao ; H.S. Gill, Biomass production and nutrient recycling through litter from pigeonpea (Cajanus cajan L. Millsp.), Bioresource Technology, volume 54, issue 2 (1995)]

Document pdf :

Cajanus cajan possède une racine pivotante très profonde capable de traverser les couches dures et d’améliorer la structure du sol et de remonter les éléments nutritifs qui ont percolés. La plante a une capacité exceptionnelle d’utiliser les fractions de phosphore peu disponibles et celles notamment liées aux oxydes de fer.

L’arbuste se cultive aussi comme plante d’ombrage, de couverture, ou comme treillis vivant pour les grimpeurs. Il est ainsi utilisé comme support pour la vanille. Sa canopée ouverte, mais laisse passer suffisamment de lumière pour que d’autres plantes poussent dessous.

Une fois établi, le pois de Cajan se resème et se multiplie par lui-même. Les pieds surnuméraires peuvent être utilisés comme paillis avoir sélectionné ceux qui poussent aux bons endroits.

La plante rejette une masse considérable de feuilles qui forment un matelas qui peut atteindre 2 cm d’épaisseur et qui, une fois décomposé, améliore la structure du sol et en assure une alimentation permanente. Il peut être régulièrement taillé pour le paillis. À chaque taille, et lorsque la plante meurt, les nodules racinaires libèrent de l’azote qui peut être utilisé par d’autres plantes.

Comme il est tardif, il est récolté après la céréale qui lui est associée, continuant de produire du feuillage qui apporte en tombant suffisamment d’azote au sol pour accueillir la prochaine culture, environ 40 kg d’azote par hectare.

Avec le dolique (Dolichos lablab), le pois d’Angole constitue le meilleur compromis par rapport à d’autres légumineuses associées aux cultures, car toutes les protéines ne sont pas concentrées dans le grain et prélevées lors de sa récolte.

Cajanus cajan a été expérimentée comme plante amélioratrice des jachères en culture de couloir agroforesterie en Zambie (BOEHRINGER et CADWEL, 1989, Cajanus cajan (L.) Millsp. as a potential agroforestry component in the Eastern Province of Zambia).

« tout aménagement agroforestier ne sera adopté par les agriculteurs que si les arbres fournissent des rendements immédiats et notables, tels que des denrées alimentaires et des aliments pour animaux, sans trop de contraintes pour la main-d’œuvre des familles paysannes.

Des essais en ferme et dans les stations d’expérimentation, a montré que le le pois cajan à un potentiel élevé à cet égard. Le pois cajan est facile à planter, présente une croissance vigoureuse et nécessite peu d’attention sur le terrain. Les besoins en main-d’œuvre de son implantation et de sa gestion sont faibles comparés à d’autres espèces d’agroforesterie possibles. Le pois cajan présente de nombreux avantages en termes d’adaptation.

Les cultivars ont atteint une hauteur de plus de 3 m et ont produit jusqu’à 4,8 tonnes / ha de matière sèche (7 mois après la taille) pour l’engrais vert.

Deux tailles par saison de croissance à une hauteur de 1 m, la contribution en azote dans un système de culture en couloirs, comme avec le maïs, peut être comprise entre 40 et 50 kg d’azote par hectare par an de matière sèche et 10 kg par hectare de la litière de feuilles en utilisant un calcul très conservateur. Aux niveaux d’engrais actuellement recommandés pour le maïs dans la province, les agriculteurs pourraient économiser tout intrant azoté en utilisant le pois cajan comme source d’azote organique.

Dès janvier / février, la plante peut fournir des quantités substantielles de nourriture, reconnue comme telle par les populations locales, sous forme de cosses et de céréales. Simultanément, les animaux ont pu parcourir le pois cajan pendant toute la saison sèche

La production de nourriture et la facilité d’établissement du pois cajan, associées à ses caractéristiques d’arbre fixateur d’azote, font de cet plante vivace une espèce prometteuse pour les agriculteurs de la province orientale de Zambie. L’espèce mérite des recherches supplémentaires pour étendre son utilisation dans les systèmes agroforestiers dans un plus large éventail d’environnements. »

Document pdf :

En Guinée Conakry Cajanus cajan et Gliricidia sepium sont également apparues comme des espèces candidates dans l’amélioration des jachères et la création de bandes végétales anti-érosives sur les terrains accidentés en Haute et en Basse Guinée.

Ces deux espèces ont également été testées le long des cordons pierreux dans des zones plus arides comme le centre-ouest du Burkina Faso où la pluviosité est de l’ordre de 700 à 800 mm an-1.

Babou André Batiano & al. 2012, « Potentialités des ligneux dans la pratique de l’agriculture de conservation dans les zones arides et semi-arides de l’Afrique de l’Ouest : Aperçu de quelques systèmes candidats ». ICRAF Technical Manual no. 17 Nairobi : World Agroforestry Centre]

Certains paysans interrogés du Burkina Faso indiquent qu’ils sont arrivés à doubler leurs productions céréalières (mil et sorgho) grâce au paillage avec les feuilles de Gliricidia sepuim. D’autres notent l’importance dans l’alimentation du bétail de la biomasse produite par Gliricidia sepium et Cajanus cajan au champ..
[Babou André Batiano & al. 2006,« Approche « fermes écologiques » et gestion durable des ressources naturelles dans le centre-ouest du Burkina Faso (reviewed paper) »]

L’association du pois d’Angole avec le maïs induit une augmentation de rendement du maïs de l’ordre de 30 à 50%. Pendant la première saison, le système maïs continu perd près de 90% d’azote et 10% de phosphore, tandis que le système maïs-pois d’Angole ne perd qu’au plus 30% d’azote et 10% de phosphore.

Association du pois d’Angole avec le maïs au. Sud-Bénin

Diagnostic participatif de la fertilité des sols des exploitations agricoles à base de maïs au Bénin

Koffi A.A. 2008. Effets de trois systèmes culturaux sur la durabilité de la production de maïs (Zea mays L.) sur sol ferralitique au Togo.

Diagnostic participatif de la fertilité des sols des exploitations agricoles à base de maïs au Bénin.
http://www.slire.net/download/1802/kodjo_et_al..pdf

Exemples d’utilisation du pois d’Angole en permaculture

Je plante le pois d’Angole en rangée, en laissant une distance d’environ 30 à 60 cm de distance. Tailler la haie régulièrement permet un apport de paillis important pour les plantes voisines. Au moment de la récolte, je dispose de beaucoup de pois au même endroit, faciles à rassembler.

Je plante des pois de Cajan autour de jeunes arbres fruitiers. Je continue à les tailler pour qu’ils ne soient jamais plus hauts que l’arbre fruitier. De cette façon, ils fournissent un abri à l’arbre, mais ne l’ombragent pas. Les parures que je jette sous l’arbre sous forme de paillis et bien sûr l’azote des nodules racinaires alimente l’arbre. Quand l’arbre vieillit et grandit, la taille n’est plus nécessaire. Les pois d’Angole continuent à grandir, à se semer, à mourir et à nourrir l’arbre par eux-mêmes.

Les pluies de mousson torrentielles éliminent tout ce qui se trouve dans le sol. J’utilise le pois d’Angole comme plante de couverture pendant la saison des pluies. Pour cela, je jette juste la graine partout où il y a de l’espace non utilisé (par exemple, des lits de légumes de saison sèche). Lorsque les pluies sont finies, les pois d’Angole sont coupés et utilisés comme paillis ou sur le compost. Les racines restent dans le sol et libèrent de l’azote pour les légumes de saison sèche.
J’utilise le pois d’Angole comme une treille vive en ne taillant qu’un côté, puis je plante un buisson de tomates en m’assurant de les planter du côté ensoleillé et je laisse les tomates grimper dans les pois d’Angole.
[ Document source]

Apiculture :

Les abeilles récoltent le nectar de la plante, qui est une source importante de miel.

Combustible :

Les tiges de Cajanus cajan sont un combustible domestique important dans de nombreux domaines. La valeur calorifique est environ la moitié de celle d’un charbon de même poids, ce qui présente plusieurs avantages par rapport aux arbres traditionnels, tels que son potentiel de croissance rapide. Ses niveaux de productivité compensent largement les caractéristiques de carburant comparativement médiocres.

Pour aller plus loin :

The potential of pigeonpea (Cajanus cajan(L.) Millsp.) in Africa

Document pdf :

Mis en ligne par La vie re-belle
 2/09/2019
 https://www.lavierebelle.org/umukunde-pois-cajan-cajanus-cajan

 Documents

 cajanus_cajan_l._millsp._as_a_potential_agroforestry_com (...)
PDF 
 biological_nitrogen_fixation_-_an_efficient_source_of_ni (...)
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 biomass_production_and_nutrient_recycling_through_litter (...)
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 potential-of_pigeonpea_in_africa.pdf
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Plantes de l’Afrique des Grands Lacs

Description des plantes adventices et cultivées en Afrique de l’Est et présentation de leurs propriétés et de leurs usages traditionnels et potentiels

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